Cet automne 2025, la réserve naturelle de la Prairie du Carpu et de la Grande Bruyère de Rixensart sera concernée par un vaste projet, qui concernera d'une part la restauration écologique des habitats semi-naturels du site, et d'autre part la valorisation didactique à destination du grand public et des promeneurs. 

Située au cœur de la Commune de Rixensart et lovée dans l’écrin de verdure que constitue la Vallée de la Lasne, la réserve naturelle de la Prairie du Carpu, gérée par Natagora, souffle cette année ses 40 bougies. En 2012, la réserve s’est étendue sur le site de la Grande Bruyère, dont plusieurs parcelles acquises alors par la Commune et confiées par bail à Natagora, ont pu être sauvées de l’appétit des agents immobiliers. Suite à de récentes nouvelles extensions, la surface de la réserve a été portée à 6,5 hectares.

Ce site, classé Natura 2000, est extraordinaire à plus d’un titre du point de vue écologique. La grande diversité de sols (texture, humidité, acidité…) explique la présence d’une végétation très diversifiée. En effet, on y observe pas moins de 12 habitats naturels différents considérés d’intérêt à l’échelle européenne, dont deux habitats rarissimes en Wallonie : la pelouse acidophile et la prairie humide sur sols maigres, deux biotopes très riches du point de vue botanique, qui coexistent avec d’autres habitats : landes à bruyère, pelouses sur sable, prairies humides à hautes herbes, forêts alluviales, chênaies à bouleaux, mares… Cette mosaïque de végétations accueille une faune riche et variée. Citons notamment le triton ponctué, la libellule fauve, le criquet tacheté, l’andrène des bruyères (une abeille sauvage), la mygale atype…

Mais depuis le milieu du 20^ème siècle, suite à la disparition des pratiques agro-pastorales traditionnelles (fauchage, pâturage extensif), la végétation du site s’est progressivement dégradée et celui-ci a été en partie recolonisé par des arbustes puis des arbres, notamment d’essences exotiques envahissantes, qui par leur ombrage et l’apport de litière, ont fait régresser les végétations typiques et leurs plantes et animaux rares et menacés. C’est pour cette raison que Natagora projette, dès cet automne 2025, la mise en œuvre d’un plan de restauration écologique du site prenant compte de son intérêt esthétique, paysager et scientifique, qui consistera à rouvrir de grandes clairières et à procéder localement à un raclage léger du sol superficiel (ou « étrépage ») en vue de faire renaître les végétations disparues de landes et pelouses au départ du stock de graines en dormance dans le sol. A cette occasion, une falaise destinée à la nidification de l’hirondelle de rivage sera également remise en état. Pour assurer une gestion future adéquate de ces milieux, plusieurs enclos de pâturage seront aussi créés à destination d’un troupeau de moutons rustiques.

Afin de permettre au site de jouer pleinement son rôle pédagogique, le réseau de sentiers sera équipé de nouveaux panneaux didactiques, ainsi que de deux pontons de franchissement de ruisseaux, d’une plateforme panoramique dans le haut du site et de deux observatoires ornithologiques au niveau de la vallée.

Ces travaux seront entrepris dans le cadre du projet LIFE Vallées Atlantiques, coordonné par Natagora, cofinancé par l’Europe et la Wallonie, ainsi qu’avec le soutien de la Fondation des employés de VELUX et de la Commune de Rixensart.

A votre échelle, n’hésitez-pas à nous rejoindre dans le cadre des chantiers nature organisés dans la réserve, ou de vous impliquer directement chez vous pour la Nature, en rejoignant le Réseau Nature de Natagora.